Déscolarisation et addictions chez les jeunes au Maroc : une urgence silencieuse

La déscolarisation des jeunes reste un phénomène préoccupant au Maroc. En 2022-2023, près de 294 000 élèves ont quitté le système scolaire selon le ministère de l'Éducation. Si la pauvreté, les conflits familiaux et l’échec scolaire sont souvent cités, d’autres causes silencieuses prennent de plus en plus d’ampleur : les addictions et la phobie sociale.

Addictions et déscolarisation : un lien croissant

Les addictions comportementales (jeux vidéo, smartphone, réseaux sociaux) sont devenues des facteurs majeurs de désengagement scolaire. Ces comportements affectent la concentration, les résultats, les interactions sociales et perturbent profondément le rythme veille-sommeil.

Selon plusieurs études [1][2], les jeunes souffrant d'addiction numérique présentent davantage de troubles du comportement, d’irritabilité, de retrait social et de baisse de motivation scolaire.

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Phobie sociale : l’ennemi invisible de la scolarité

Peu connue et rarement diagnostiquée à temps, la phobie sociale touche de nombreux adolescents marocains. Elle se manifeste par la peur d’aller à l’école, l’angoisse de parler en classe ou de passer au tableau, le repli à la maison, l’évitement des examens ou des interactions.

Ces élèves, pourtant parfois brillants, finissent par décrocher, par honte, angoisse ou incompréhension de leur mal-être.

Le regard du psychiatre

Le Pr Youssef El Hamaoui, psychiatre à Casablanca, reçoit régulièrement des adolescents déscolarisés. Selon lui :

« Beaucoup de jeunes que je vois en consultation souffrent de troubles anxieux ou d’addictions non repérées par les parents ou les enseignants. Ces troubles les amènent à fuir l’école, parfois de façon brutale. »

Il est essentiel de former les encadrants, les parents et les professionnels à repérer ces signaux d’alerte.

Prise en charge et solutions thérapeutiques

Un accompagnement global est recommandé :

• Évaluation psychiatrique complète

• Thérapies adaptées : TCC, EMDR, hypnose (selon le cas)

• Sevrage numérique progressif

• Réintégration scolaire accompagnée

• Soutien familial et psychoéducation

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Pourquoi agir dès maintenant ?

Ignorer l’impact des addictions et de la phobie sociale sur la déscolarisation, c’est risquer :

• Une marginalisation durable

• Un isolement psychologique

• Une aggravation des troubles mentaux à l’âge adulte

  ➤ Les jeunes en rupture scolaire sont parfois en prise avec des comportements de dépendance. Découvrez des astuces efficaces pour arrêter de fumer pour accompagner leur prise en charge.

Face à cette urgence silencieuse, il est temps d’agir, de parler, et de traiter.

Références

[1] UNICEF Maroc (2023) – Rapport sur l’éducation et la santé mentale
[2] WHO – Adolescent mental health and school dropout
[3] Haut-Commissariat au Plan – Indicateurs sociaux 2023
[4] El Hamaoui, Y. – Observations cliniques 2024, Casablanca

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➤ Le rôle de l’école dans la prévention